biographie





Je suis né en Algérie en 1946. Mon enfance s'est déroulée dans ce pays qui a traversé huit années de maintien de l'ordre et de pacification. (Beaucoup plus tard, on osera enfin qualifier de guerre cette période honteuse). J’en suis parti en 1962, aux premiers jours de l'indépendance alors que l’OAS mettait en application sa stratégie de la terre brûlée et que les indigènes laissaient libre cours à la haine et aux exécutions sommaires : 2000 morts en une semaine dans la seule Oranie dans l’indifférence générale, en plein cessez-le-feu. Cette expérience de violence extrême m’a fait prendre conscience que les politiciens manipulaient le peuple qui, hier encore vivait en paix et qu’ils semaient la division avec des slogans, des mots d’ordre vindicatifs dans le seul but de rester au pouvoir un peu plus longtemps. Définitivement marqué par cette période de folie furieuse, il est normal qu'aujourd'hui, mon thème favori explore les conséquences d'une guerre sur l'individu: comment un être paisible peut-il accomplir des actes barbares? Où se situe la résistance à l'abjection? Que signifient les notions du bien et du mal quand la pensée officielle du moment permet et encourage les débordements et la bestialité?
Au lendemain de l'Indépendance, rapatrié en catastrophe sur le sol de métropole qui était mon pays, j’ai été confronté au racisme car la politique, toujours elle, avait répandu l’idée que les Français d’Algérie étaient tous de cruels colons. Je n’ai jamais connu en Algérie ces terribles colons tels qu’on les décrivait dans les journaux.  
J'avais alors seize ans et je me destinais à l’enseignement des lettres ou du droit. À Mantes-la-Jolie, un professeur de français, pollué par l’image qui était donnée de nous, me chassa du lycée et je me retrouvai en classe de mécanique générale dont je n'avais jamais entendu parler et j'ignorais que l’adolescent que j’étais pouvait s'y destiner. Résigné,  j’ai fait au mieux avec ce que le sort m’imposait. Avec le temps, les choses se sont apaisées, j’ai accompli une carrière de directeur technico-commercial dans l’industrie du bâtiment. Je suis aujourd’hui père d’un garçon enseignant et grand-père de deux petites filles. En épousant une Drômoise, j’ai fait mienne aussi sa région avec ses fruitiers et ses montagnes (le Vercors). C’est là que je trouve une grande partie de mon inspiration et  que je me ressource régulièrement.

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