L'Ombre de la fauvette








Roman. Juin 2018 ; Éditions France Centre Livre (de Borée)
Résumé :
De retour dans la ferme familiale depuis quelques années, Joseph mène un combat auprès de ses amis et voisins paysans pour sauver leurs terres qui risquent de disparaître sous le béton d'une ville nouvelle. La nuit, c'est une autre bataille qui se livre contre ses propres fantômes, ceux de la guerre d'Algérie. Pourtant, lorsqu'il rencontre Adèle, une institutrice souhaitant faire visiter l'exploitation à ses élèves, il lui semble que la vie va enfin lui sourire et que le bonheur peut tout effacer. Mais il ignore encore que la jeune femme est rongée par son propre passé...
Extrait:
"- Gardons-nous de juger trop vite. Tu ne sais sans doute pas tout."
_ Je suis heureux de vous revoir, dis-je gauchement, surpris par ma voix nouée. Je ne vous ai même pas demandé votre nom, l'autre jour.
_ Je m'appelle Adèle Moreau, répondit-elle, l'œil pétillant de malice.
_ Je suis Joseph Guillon, ai-je ajouté.
_ Je sais qui vous êtes, précisa-t-elle, vous et votre père, Pierre.
                                                    Critiques:                            
Des  plumes et des livres le 07 mars 2019
La plume de Jean-Louis Desforges nous plonge aisément dans le Cergy-Pontoise de la fin des années 1960, des années de pleines mutations en termes de mœurs, de société, de construction et de technologies.
À travers l’écriture de l’auteur, j’ai beaucoup admiré l’abnégation de cet homme, Joseph, prêt à tout pour découvrir et donner un passé à la femme qu’il aime. En plus des apports historiques sur la guerre d’Algérie, nous avons plus d’informations sur le régime nazi dans le Nord de la France, notamment sur les Lebensborn.
L’Ombre de la fauvette est un roman qui m’a intéressée, captivée et surtout émue. C’est l’un des rares romans où j’ai eu la larme à l’œil. Mais des larmes de joie, tellement l’histoire est belle. J’ai eu de nombreux coups de cœur en ce début d’année mais L’Ombre de la fauvette vient de gagner le top du classement !

inf'OSNY Novembre 2018 Isabelle d’Amiens Rolland
Nos talents
Jean-Louis Serrano - Romancier humaniste
Dix-sept ouvrages publiés et l’inspiration de cet auteur osnyssois ne tarit pas ! Il la puise dans une actualité immuable : le destin de gens simples au cœur de l’Histoire.

_ Le Val-d’Oise fête ses 50 ans et votre dernier roman, L’ombre de la fauvette, évoque celui-ci à l’heure de la construction de la préfecture : cette histoire locale vous anime ?
_ Oui, notre première maison, avec mon épouse, se situait à Cergy dans les années 70. Nous avons littéralement vu l’agglomération sortir de terre. Une révolution impressionnante du paysage !
_ Le conflit d’alors entre ruralité et forces de l’ordre résonne dans votre ouvrage avec l’actualité récente de Notre-Dame-des-Landes…
_ Bien sûr ! Et c’est tout ce qui m’inspire pour l’écriture : comment l’Histoire se répète et comment elle bouscule, et parfois heurte, les histoires individuelles.

_ Vous faites appel aussi à vos propres expériences ?
_ Oui, j’ai vécu en Algérie jusqu’à l’adolescence et ce que j’ai vu de la guerre: les violences dont l’être humain est capable hantent les héros de mes romans, quels que soient leur guerre et leur camp. Les conflits révèlent des gens brutaux ou des justes, il faut parfois peu de choses pour basculer de l’un à l’autre.
_ Dans "l’Ombre de la Fauvette", le personnage d’Adèle a vécu une partie de son enfance dans l’orphelinat installé au Château de Grouchy après-guerre. Pourquoi ce lieu vous a inspiré ?
_ Un jour, sur un banc du parc de Grouchy, une dame m’a confié ses années passées dans cette institution. Les blessures de cette enfance orpheline au cœur de la nature flamboyante du site sont une métaphore parfaite de la vie où beauté et souffrance peuvent se côtoyer.
_ Vous signez vos romans du terroir sous le pseudo de Jean-Louis Desforges, les amateurs polar vous connaissent sous celui d’Arnaud Serac. Des points communs entre ces registres ?
_ Absolument. Mes histoires se construisent toujours comme une mosaïque. Le passé des personnages, leur présent et le contexte social, s’imbriquent ou se heurtent. L’amitié, la famille et bien sûr, l’amour, restent les clés de voûte. Pour ma part, c’est auprès de mon épouse Michelle que j’ai pu percevoir plus sereinement le monde. Comme le disait Aragon : « J’ai tout appris de toi... ».

Chronique de Jess  (Livresaddict du 3 octobre 2018)
J'aime beaucoup les romans qui parlent de la seconde guerre mondiale, j'en ai vu un autre aspect dans cette histoire. Quant à la guerre d'Algérie, j'ai lu très peu de références à cette guerre et grâce à ce livre j'en ai appris un peu plus.
Ce roman est plein de sentiments et de bonnes valeurs. L'amour qui lie deux amoureux, mais aussi l'amour pour sa famille. Le lien qui unit tous les personnages est très fort. J'ai lu avec beaucoup d'émotions certains passages et je dois avouer avoir eu les larmes aux yeux parfois.
J'ai beaucoup aimé les références à Cergy, Pontoise, et ses alentours que je connais bien. Le petit clin d'œil au parc d'attraction Mirapolis aussi m'a fait sourire car j'y suis allée peu de temps après l'ouverture en 87.
Encore un merveilleux roman de Jean-Louis Desforges que je ne peux que vous conseiller.

Les lectures de Pampoune juillet 2018
C'est un très beau roman que j'ai pu découvrir. Très vite, j'ai été touchée par l'histoire de Joseph et Adèle que rien ne semble unir. Cette histoire va mêler le présent au passé, la modernité des années 60 au temps de la dernière guerre. L'auteur montre que l'histoire n'est pas une série de séquences, que tout est lié et que chacun d'entre nous fait sa vie en fonction de son passé, de sa propre
histoire.  L'auteur va parler avec force de ces rancœurs qui animèrent l'après-guerre.
J'ai plutôt été contente du style que j'ai pu suivre avec une vraie capacité à nous faire entrer dans cette histoire, une vraie envie de comprendre l'histoire d'Adèle. On croit aux personnages et même si j'ai trouvé ce roman un peu trop rapide et que certains personnages auraient mérité plus d'importance, c'est avec peine que je les ai laissés.
Voici un roman, efficace et émouvant, très bien écrit qui saura convaincre les amateurs du genre.
Je lirai un autre roman de l'auteur si j'en ai l'occasion.
Binchy and her hobbies 12 août 2018
L'Ombre de la fauvette raconte le combat permanent des agriculteurs qui luttent contre les mastodontes de l'Administration afin de conserver leurs terres, le fruit de leur labeur et ce depuis plusieurs générations. C'est également l'amour qui nait entre Joseph et Adèle, un amour timide et puissant. Adèle, la fauvette a un mal de vivre dû aux conditions de sa naissance en 1944. Sa mère a été contrainte de l'abandonner et là aussi, vous allez découvrir l'absurdité de l'Administration de l'époque. C'est un livre vraiment à lire et qui nous aide à comprendre la vie qui a été à cette époque, ce qu'ont vécu les adolescents des années soixante, les uns marqués par leur condition de naissance pendant la seconde guerre mondiale, les autres très marqués par les atrocités que se sont déroulées pendant la guerre d'Algérie.
Que j'ai aimé cet ouvrage de très grande qualité !



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